Il est difficile de dire exactement comment l’économie du Cambodge a évolué au cours de la pandémie de Covid-19. Cependant, selon les données disponibles, l’économie du Cambodge a été l’une des plus touchées de la région de l’ASEAN. Le tourisme, qui est une source importante de revenus pour le pays, a été particulièrement affecté, ce qui a entraîné une baisse des revenus du pays et une augmentation du chômage. De nombreuses entreprises ont également été contrainte de fermer ou de réduire leurs activités en raison de la pandémie, ce qui a entraîné une contraction de l’économie.
Pour vous donner une idée, les chauffeurs de tuk-tuk ont subi de nombreuses difficultés économiques durant cette période. De nombreux chauffeurs ont été contraints de trouver d’autres moyens de subsistance ou de se mettre en congé temporaire en 2020 et 2021. Notre chauffeur habituel à Siem Reap a dû, par exemple, changer de travail et devenir chauffeur pour une entreprise de livraison de nourriture. Son salaire a été diminué par 4. Le gouvernement cambodgien a pris des mesures pour aider les chauffeurs de tuk-tuk pendant la pandémie, telles que des subventions et des prêts à taux réduit. Cependant, il est probable que de nombreux chauffeurs de tuk-tuk aient encore du mal à gagner leur vie et à soutenir leur famille aujourd’hui malgré la réapparition des touristes au Cambodge.
Il s’est écoulé 3 ans entre nos deux derniers séjours au Cambodge (novembre 2019 / novembre 2022). Avant l’apparition de la pandémie, nous allions à l’atelier au minimum une fois par an afin de pouvoir découvrir les nouveaux modèles de foulards, échanger sur les motifs à créer, les méthodes de tissage à employer, et puis plus globalement rendre visite aux tisserandes. Ce sont ces jeunes femmes qui créent les foulards Krama Krama, elles sont à la base de tout.
Bien évidemment les confinements et les diverses restrictions ne nous ont pas permis de partir au Cambodge. Durant cette période, nous avons dû revenir à une communication exclusivement par email. Heureusement la personne qui s’occupe de l’atelier à Siem Reap est incroyablement professionnelle et gère parfaitement bien depuis de nombreuses années le travail des tisserandes, le stock de matières premières et les expéditions.
Malheureusement l’atelier a souffert de la crise sanitaire et de la crise économique qui a suivi.
Nous nous sommes refusés à arrêter les commandes de krama, malgré le manque de visibilité que nous avions.
Au contraire, nous avons travaillé sur différents nouveaux modèles comme le krama Yaso ou Vira (que vous pouvez désormais retrouver sur notre boutique de krama). Néanmoins l’atelier a perdu les touristes des temples d’Angkor (proches de l’atelier), qui passaient parfois acheter des foulards.
L’école Sala Baï a également dû s’adapter et a fait passer la durée de sa formation professionnelle de 1 à 2 ans. Les étudiants ont dû plusieurs fois rentrer chez eux pour se confiner durant la pandémie. Les cours se passaient alors en ligne, dans la mesure du possible puisque les étudiants ne bénéficiaient pas tous d’un accès internet correct ou d’un équipement technologique adapté. Par ailleurs, il manquait ce contact direct avec les clients qui permettaient aux étudiants de perdre leur timidité et de gagner de la confiance en soi. Le financement de l’école a également été touché, l’hôtel et le restaurant d’application ayant cessé de fonctionner, les revenus liés à ces activités étaient nuls durant plus d’une année.
A noter néanmoins un point positif (parmi tant de points négatifs) : la ville de Siem Reap, débarrassée de ses millions de touristes, s’est embellie durant la pandémie. De nombreuses routes ont été rénovées et désormais il est bien plus agréable de circuler sur celles-ci ou de marcher sur les trottoirs (même si ce n’est pas encore parfait partout).
Pour conclure cet article, nous pouvons dire qu’il y a un “avant” et un “après” Covid-19, que ce soit en France, au Cambodge ou ailleurs dans le Monde. Personne ne vivra plus tout à fait comme avant. La pandémie a impacté une grande partie de la vie des Cambodgiens, le tourisme repart dans le Royaume mais il est probable qu’il faille encore quelques années pour que le nombre de voyageurs soit semblable à celui-ci de la période avant Covid.